Témoignages de migrants auprès des élèves de 4èmes du collège St Joseph à Langeac.

collège St Joseph à Langeac

«  Ils sont des êtres humains comme nous ».

Cette phrase d’un élève, comme une évidence.

Belle et riche rencontre en effet ce lundi matin 7 février entre les collégiens, quatre exilés du CADA de St Beauzire accompagnés de trois bénévoles de l’association  «  La LOCO.

Dans un premier temps, et sur fond de musique afghane, tous se sont retrouvés dans la salle de théâtre de l’établissement pour les présentations :

  • Mamadou, Nisar….. , chacun situant son pays sur la carte du monde ce qui, déjà, met en lumière le chemin parcouru pour arriver en France,
  • Corinne, Patrick, Geneviève les bénévoles,
  • les jeunes, leurs enseignants.

Présentation aussi du CADA, Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asiles et de La LOCO, association réunissant les bénévoles désirant leur tendre la main.

Un court moment fut consacré à la définition de certains mots-clefs nécessaires à la bonne compréhension : réfugié, migrants, migration politique, économique, discrimination, idéologie, préjugé, clandestin…

Puis … a raconté « son histoire », expliqué où il en était de ses démarches. Là, il attend la décision qui sera soit positive, auquel cas il pourra construire sa nouvelle vie en France ,soit négative, ce qui l’obligerait à retourner dans son pays, chose souvent inenvisageable ou alors, devenir clandestin.

Ensuite, ce fut au tour de Geneviève de relater  «  l’histoire » d’un africain dont la demande d’asile a été refusée : son parcours, le rejet, le départ du CADA. Pour quel avenir désormais ? Repartir au Pays ? Rester en France dans la clandestinité avec ce que cela implique : la rue, la faim, la peur, l’insécurité ?....

« Rester en France sans papiers, c’est être un corps sans vie » disait-il avant son départ.

Enfin, une vidéo  «  Mon premier jour en France », retraçant l’arrivée d’un jeune mineur de 14 ans, a complété cette partie commune…

L’émotion fut grande et partagée. Déjà, des questions fusaient.

Aussi, afin de pouvoir y répondre de façon plus personnalisée, les élèves, les « ambassadeurs », les bénévoles, les enseignants se sont-ils répartis dans les différentes classes.

Mais avant, petite « récré » avec partie de foot !

L’échange fut riche : nouveaux récits de parcours, questions :

  • Pour quelle raison avez-vous quitté votre pays ?
  • Avez-vous fait beaucoup de sacrifices pour cela ?
  • Comment avez-vous fait pour venir en France, avez-vous rencontré des difficultés, des dangers ?
  • Pourquoi avoir choisi la France ? Avez-vous eu peur ? Avez-vous été bien accueillis ?
  • Etes-vous venus avec votre famille ?
  • Avez-vous fait de nouvelles rencontres ?
  • Retournerez-vous dans votre pays ?
  • Depuis combien de temps êtes-vous en France, au CADA ? Comment se passe votre séjour ?
  • Appréciez-vous la France ? Est-il facile d’y vivre quand on est réfugié ?
  • Quel est le regard des autres sur vous ? Avez-vous des difficultés à être acceptés ?
  • Comment était la vie dans votre pays ? Quelles sont les différences entre votre pays et le notre ?
  • Comment apprenez-vous le français ? Avez-vous un travail ?
  • Que font les bénévoles auprès de vous ?

A souligner aussi l’étonnement de Nisar, afghan, de voir que filles et garçons sont scolarisés ensemble et celui de … par rapport aux effectifs de chaque classe, le matériel, les fournitures mis à disposition des collégiens ; dans son pays, 100 élèves par classe, une table pour 5, peu de fournitures cela sur une demi-journée seulement. 200 élèves sont ainsi accueillis par jour et par classe.

Ce temps partagé, le plus apprécié de tous, s’est terminé par un échange de sourires, de remerciements, d’applaudissements chaleureux.

Oui, vraiment ce fut une belle et riche rencontre qui restera gravée dans les mémoires.

Et pour conclure, cette réflexion d’élève :

«  II faudrait montrer à tous les citoyens qu’on est tous des humains et qu’on a tous besoin d’une vie normale ».

Mardi 1 mars 2022

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