Manu et son association "Cultive ton ciel" avaient déjà organisé des ateliers de création et de combat de cerfs-volants à la Loco, la fête du Gudiparan le 18 mars 2023 à Bosbomparent. Mais cette fois-ci, on passait à la vitesse supérieure: "Cultive ton ciel" organisait un vrai Festival du Cerf-Volant du 26 au 29 mai sur le Cézallier à Anzat-le-Luguet (au sommet du cirque d'Artout précisément).
Il faut dire que Manu apprécie beaucoup la dextérité des résidents afghans du CADA. Il y trouve des adversaires à sa mesure lors des combats de cerfs-volants.
La météo pour le week-end de Pentecôte annonçait un temps ensoleillé et chaud, avec toutefois quelques orages, mais bon les orages... c'est pour les autres. Déjà le vendredi 26 au matin, nous avions fait le chemin vers le Cirque d'Artout pour y emmener 3 résidents afghans qui resteraient comme bénévoles pendant toute la durée du Festival. Idrees, un de ces 3 bénévoles, nous en fera le récit dans un prochain article.
Pour le gros des troupes, nous avions loué un car de 36 places le dimanche 28. Le départ était fixé à 10 heures. Bon, hormis Y. (Pakistan) et S. (Sri Lanka) qui nous attendaient dès 9h30, on ne peut pas dire que tout le monde était sur le pied de guerre à l'heure dite, il a fallu un peu réveiller et convaincre. Enfin, on a pu remplir le car et partir vers 10h45.
Anzat-le-Luguet n'est pas à côté (40 km) et la route de montagne est étroite et sinueuse, ce qui avec un car oblige à une conduite des fois un peu compliquée. Mais on en a profité pour faire un peu de géographie: Espalem (où nous avons fait le marché de Noël), Blesle (où nous participerons aux Apéro-Musique), Autrac et Montmoirat (où nous avons planté des arbres)... Un peu de français aussi, puisque Patrick s'est demandé quelle était l'étymologie de "cerf-volant". Question à laquelle même les plus érudits n'ont pu répondre. De retour devant Wikipédia, je peux maintenant vous dire que le cerf-volant est un aérodyne et que le mot viendrait de serp-volante en ancien français qui voudrait dire - mais aussi en breton (sarpant-nij), en wallon (dragon) et dans la plupart des langues d'Europe dragon ou serpent volant.
Quand nous sommes arrivés, il n'était pas loin de midi.
Le ciel était déjà constellé* d'aérodynes donc, ou de dragons et serpents volants, si vous voulez. Et au dessous du Signal-du-Luguet, le cirque d'Artout se donnait des airs de haut plateau tibétain**.
Vu notre retard, la pause repas est vite arrivée. Nous n'avions pas prévu grand chose - quelques paquets de chips -, heureusement les résidents avaient eux-mêmes préparé de quoi se sustenter.
Après le repas ont commencé les combats de cerfs-volants. Il s'agit, en gros, de couper le fil du cerf-volant de l'adversaire avec le fil de son propre cerf-volant. Pendant les combats, Manu, au micro, commentait et expliquait. Il y a, paraît-il, différentes techniques (la chinoise, l'afghane..) mais j'avoue que je n'ai pas tout compris.
Les afghans de St-Beauzire s'en sont donné à cœur-joie. Bien-sûr il y a quelques petits couacs: quand le fil s'embrouille par exemple. Débrouiller, désembrouiller, démêler n'est pas une mince affaire. Mais le gros couac était à venir.
Tout à l'attention des figures des cerfs-volants combattants , nous n'avions pas vu le ciel se couvrir de gros nuages gris foncés de plus en plus menaçants. Et ce qui devait arriver, arriva. Un gros orage a éclaté. Un vrai tonnerre de Brest avec des cris de putois. Avec pluie, foudre, grêlons et tout le tintouin. Je ne me lancerai pas dans le débat sur la taille des grêlons, œufs de poule, de pigeon, de caille, de grenouille, avouons que là, ce n'était pas de très gros grêlons. ***
Toujours est-il que nous dûmes cesser les combats séance tenante et nous réfugier sous les tentes. En espérant que l'orage passe et nous laisse reprendre les festivités.
Au bout d'une heure, il fallut bien admettre que le beau temps ne reviendrait pas et nous dûmes, la mort dans l'âme, opérer un repli stratégique et regagner nos pénates (en car, rassurez-vous).
Merci aux bénévoles Agnès, Patrick, Damienne, Fred et au chauffeur du car Jean-Guy.
* Il n'y a rien de plus difficile à photographier, pour un amateur comme moi, que des cerfs-volants dans le ciel (contraste, éloignement etc..) donc vous devrez me croire sur parole.
** C'est une appréciation personnelle, je n'ai pas posé la question aux deux résidents (désormais réfugiés) tibétains présents.
*** A vous de juger de la taille des grêlons
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