Ce jeudi après-midi, l'ADMR du Pays d'Allagnon et La Loco invitaient à la troisième rencontre : lutter contre l'isolement à destination des personnes âgées. Rendez-vous était donné à 14h30 dans les locaux de l'ADMR à Espalem.
Ces animations collectives ont pour mission de soutenir la rencontre entre les personnes isolées du territoire, que ce soit en raison de la vieillesse ou du handicap ou parce qu’ils se trouvent isolés à Saint-Beauzire au sein de la structure d’Accueil des Demandeurs d’Asile.
17 personnes étaient présentes à cette troisième initiative. Après un tour de présentation, un échange autour du téléphone a eu lieu.
Si la jeune génération est, semble-t-il, très à l’aise avec cet outil, les plus anciens se rappellent qu’avant cela, dans les villages, il y avait UN téléphone PUBLIC chez un des habitants. « On allait chercher les gens pour leur dire qu’ils avaient un appel ». « Chez mes parents, il y avait une affiche qui indiquait qu’à l’intérieur, nous avions le téléphone public. Heureusement, nous étions une famille nombreuse et c’est chacun notre tour que nous allions chercher les gens qui étaient appelés. »
Chacun reconnaît la contrainte que cet appareil engendre. D’autres soulignent que certaines personnes peuvent devenir addictes.
Les résidents du CADA partagent combien il est précieux pour eux. C’est ce qui leur permet d’être en lien avec les leurs au Pays. Et d’ailleurs, une chose est semblable à ce que nous avons vécu en France il y a quelques années lorsque nous avions un téléphone fixe à la maison pour toute la famille. Eux, lorsqu’ils appellent les leurs au village en Afghanistan ou en Ethiopie, c’est toute la famille qui est réunie pour les écouter et accueillir leurs récits.
Un des participant reconnaît que, pendant plusieurs années, il a refusé d’être dépendant du portable. L’année dernière, il était heureux d’avoir ses enfants en Visio pour Noël. Alors que chacun d’eux était dans un pays différent dans le monde, il les avait en écran dans son salon pour Noël. Tiens ! Tiens ! Cela ressemble étrangement à ce que les gars du CADA ont partagé.
Mais comment faisait-on avant pour communiquer ? Un des anciens se rappelle le Garde Champêtre qui passait dans son village pour crier les annonces. Un Afghan arrivé en France il y a plusieurs décennies disait à l’un des participants que sa famille avait des nouvelles de lui par courrier. Et les lettres pouvaient mettre plusieurs mois pour arriver à destination. Un des résidents du CADA explique qu’il y a plusieurs années, un de ses oncles qui vivait en Angleterre envoyait des cassettes à sa famille pour donner de ses nouvelles.
Avouons tous, que la communication est plus rapide de nos jours grâce au téléphone portable !
Une des participantes explique qu’elle a été surprise de voir un des exilés parler à sa fiancée à l’autre bout du monde avec le téléphone posé sur la table de la cuisine. Il faisait comme si elle était avec lui dans la pièce. D’autres soulignent l’importance pour eux aujourd’hui d’avoir leurs enfants en Visio alors qu’ils sont à l’autre bout du monde ou dans une autre ville en France.
Après ce moment de partage, un gâteau aux pommes et à la cannelle a rempli le petit creux de quatre heures et les échanges se sont poursuivis autour de différents jeux de société et de quelques grands jeux en bois.
Aux dires des uns et des autres l’après-midi a été enrichissante. Le rendez-vous est pris pour le jeudi 14 novembre.
Chacun a reçu la mission de venir avec une nouvelle personne.