Un après-midi chez un maraîcher bio

Marian est maraîcher bio installé depuis 10 ans à Beaumont près de Brioude. Ce lundi après-midi, par un bel après-midi, froid (il avait gelé dans la nuit) mais ensoleillé, nous sommes allés lui rendre visite - 6 demandeurs d'asiles, 3 jeunes de la Mission locale et leur animateur, Frank du Secours Catholique, 2 bénévoles de "la Loco" et Christophe de "Soleil Devant" qui organisait la sortie dans le cadre de l'action "se nourrir du monde". 
Marian nous a expliqué son métier, ses convictions écologiques, son mode de production qui respecte l'environnement et la façon dont il commercialise ses produits pour pouvoir vivre décemment de son travail. 
Il exerce sur une surface de 1,5 ha. Outre son travail à temps plein, il se fait aider pendant les 6 mois de la saison de production par 1 emploi à mi-temps.
Toute sa production est "bio", il n'utilise aucun engrais non naturel et aucun traitement chimiques. Hormis un tracteur (pas tout jeune) et une débroussailleuse, il n'utilise que des outils mécaniques manuels.

Toute sa production de légumes est mise en vente de façon directe, sans intermédiaire, sur les marchés d'une part et via les AMAP d'autre part. Une AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) est destinée à favoriser l'agriculture paysanne et biologique qui a du mal à subsister face à l'agro-industrie. Le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance. Ainsi Marian propose à ses clients de l'AMAP des paniers composés de légumes en fonction de sa production et donc de la saison.

Marian nous a aussi parlé des contraintes qui pèsent sur son travail: le manque d'eau, la sécheresse l'été,  le gel qui peut détruire en une nuit des journées de travail, les phénomènes météorologiques extrêmes engendrés par le dérèglement climatique etc...

Il nous a expliqué le système d'irrigation de ses cultures à partir de la récupération de l'eau dans la réserve qu'il a fait creuser.

Les demandeurs d'asile se sont montrés très intéressés et ont retrouvé des légumes et des modes de cultures pratiqués chez eux. En revanche, ils ont été étonnés par les techniques de permaculture: l'utilisation de la grelinette par exemple, outil qui permet d'aérer la terre sans la retourner, comme on le fait avec l'araire ou la charrue.

Avant la photo finale, ils n'ont pas résisté au plaisir de monter sur le tracteur, en comparant l'antique Renault à ceux présents dans leur pays.

En Afghanistan disent les Afghans, il s'agit plutôt de tracteurs d'origine russe...