Lancé il y a plus de 20 ans, le Festival des solidarités (Festisol) est un rendez-vous international pour promouvoir et célébrer une solidarité ouverte au monde et aux autres.
Chaque année en novembre, des associations, collectivités, établissements scolaires, structures socio-culturelles, acteurs d’économie sociale, groupes de citoyen.ne.s, etc. organisent plus de 4 400 animations conviviales et engagées pour donner aux citoyen.ne.s de tout âge l’envie d’agir pour un monde juste, solidaire et durable.
La richesse de cet événement réside dans sa capacité à s’adapter au territoire où il est organisé. Sur le Brivadois, des actions sont menées par le Collectif Solidarité en Brivadois au cours du mois de novembre, mais cela fait quelques années que le spectacle de FESTISOL a lieu en début d’année. FESTISOL est une manière festive de présenter le lien de La LOCO et d’autres associations avec ceux que l’on appelle "les migrants".
Le spectacle de ‘FESTISOL 2025’ a nécessité plusieurs rencontres en amont avec plusieurs membres des diverses associations dont celles du CBSO. Anne-Lena de La LOCO a coordonné ces rencontres, les répétitions et FESTISOL. Nous la remercions pour ce travail.
La soirée s’est ouverte avec le discours de Michel PERRIN, au nom du Collectif Solidarité en Brivadois.
Son message d’ouverture s’est terminé par un appel téléphonique à Anne-Léna afin de lui demander si elle pouvait, au nom de La LOCO, mobiliser des gars du CADA, pour aider à charger le camion qui doit partir en Pologne… Apparaissent sur la scène, des demandeurs d’asile qui se passent les cartons et remplissent le camion. Une aide précieuse. Car les membres de l’Association prennent de l’âge et le renfort de plus jeunes est important. Une vidéo sur l’Association Barka en Pologne a donné le sens de l’action : aider les plus fragiles en Pologne à se prendre en main pour construire une société plus juste.
Cette soirée de FESTISOL veut mettre à l’honneur les différentes associations solidaires du territoire, Toutes celles qui composent le collectif du CBSO… et d’autres comme celles du Bassin minier …
Vincent rappelle que l’année dernière la soirée était menée par le groupe de musique de La LOCO. Ses musiciens sont partis du territoire n’ayant pas obtenu le droit d’asile. « Nous avons une pensée pour tous ceux qui se trouvent dans leur cas et une pensée pour les demandeurs d’asile présents. »
Entre les interventions des diverses associations, le collectif Free d’Hôme interprétera des chansons en lien avec l’accueil des migrants et la solidarité. « Le collectif Free’Hôme est né à la suite de la mobilisation de soutien autour du jeune Madama. Le collectif est composé d’une bande de joyeux musiciens prêts à en découdre à grand coup de chansons solidaires au profit des associations de défense des droits de l’homme et des immigrés. »
Au cours de la soirée des chansons, des poèmes, des témoignages sur les actions des associations se sont enchaînés.
Un poème « Que serai-je sans vous ? » écrit par Geneviève une bénévole de La LOCO reprend les étapes de la vie d’un bénévole au contact des migrants… la rencontre avec eux vient chambouler nos habitudes, nos certitudes, nos attitudes…
Isabelle et Christian, membres du comité de soutien aux déboutés du droit d’asile du bassin minier ont, sous forme de sketch, expliqué la naissance et les buts de l’association. Pour illustrer leur travail, une vidéo a été projetée dans laquelle Andrés décrit le parcours de sa famille depuis leur départ douloureux de Colombie et jusqu’à l’obtention libératrice du droit d’asile en France. Andrés ne parlait pas le français à son arrivée, son témoignage nous parle des étapes éprouvantes par lesquelles lui et sa famille sont passées, les refus qui s’enchaînent, le désœuvrement, mais aussi l’espoir et la reconnaissance du soutien que la famille a reçu des acteurs de la solidarité.
Une pièce de théâtre a pris le relais de la vidéo. Pièce réalisée par Geneviève et plusieurs demandeurs d’asile en lien avec La LOCO. C’est l’occasion de présenter les missions de l’association qui œuvre pour et avec les demandeurs d’asile. Pour : en les accompagnant sur l’apprentissage du français, du code de la route, apprendre à rouler à vélo ou à nager, … Avec : en participant à toutes les actions faites sur le territoire pour soutenir la rencontre ou le vivre ensemble, comme les thé/café, les visites dans les maisons de retraite, les témoignages dans les collèges et lycées…
Les acteurs ont été à la hauteur et ont permis de donner un peu de légèreté au cœur de cette soirée lourde de sens et de sujet de réflexion…
Cette année, les organisateurs avaient décidé de poursuivre ce temps de divertissement grâce au talent d’une personnalité du CADA de Saint-Beauzire et de La LOCO ; il a obtenu depuis peu le statut de réfugié avec sa famille, il nous a fait le plaisir de présenter quelques-uns de ses tours de magie les plus fameux. Nous parlons d’Amir... Le magicien !
Mathilde a conté l’histoire d’une rencontre de deux personnes reliées par une même cause, qui ne se comprennent pas avec les mots mais avec le cœur. Une belle histoire que celle d’un exilé palestinien et d’une militante de la cause palestinienne, de celles qui donnent du sens à l’engagement pour l’accueil et la protection pour lesquels nous étions réunis…
Ce partage a été suivi d’une chanson de la chorale militante KhoMiVaLa « Dans les rues de Gaza »… La KhoMiVaLA, c'est une chorale autogérée qui se donne comme joyeux objectifs de chanter ensemble, se faire du bien, et d'aller sur les évènements, actions militantes, les démarches citoyennes, écologiques, sociales... avec l'envie de transmettre un message en passant par la musique pour faciliter le lien ! Pour un monde juste, sorti des rapports de domination, où écologie et social se tiennent la main.
Mojtaba, un ancien du Centre d’Accueil et d’Orientation de Saint Beauzire, la structure d’accueil qui a précédé le CADA, est venu témoigner. Mojtaba est aujourd’hui habitant de Brioude, sa famille l’a rejoint et il nous parle de son parcours professionnel. Il est aujourd’hui salarié associé de Cosmétosource à Fontannes.
À la suite du témoignage de Mojtaba, Jean-Marc, président de l’ADMR locale et Didier de La LOCO, sont intervenus pour parler du travail qui est fait en partenariat sur le territoire en direction des personnes isolées. Une action qui s’adresse à toutes les personnes isolées du territoire. Isolées en raison de la vieillesse, de la maladie ou du handicap, d’un départ du jour au lendemain de son pays… Ces animations participent à briser la glace de l’isolement et de l’indifférence.
Cette indifférence que combat également le Réseau Education Sans Frontière. RESF, vous en avez déjà surement entendu parler, c'est le réseau éducation sans frontière. Ça existe partout en France. Ce sont des collectifs qui viennent en aide aux migrants pour les aider dans leurs difficultés administratives, sociales, médicales, éducatives, … En Haute-Loire il y a RESF qui prend soin de plusieurs familles sans papiers au Puy-en-Velay et aussi de jeunes mineurs isolés (MNA) qui ont entre 15 ans et 25 ans et qui ont souvent du mal à obtenir des papiers et pour qui la vie est un véritable parcours du combattant. Vous pouvez rejoindre ce réseau, il y a des contacts affichés dans le hall.
Depuis quelques années, RESF a beaucoup travaillé sur les idées reçues concernant les migrants et les migrantes, le réseau essaie de sensibiliser les gens pour qu’ils aient un regard éclairé sur les véritables chiffres de l’immigration. Un échange entre Christine et Vincent a eu lieu. Vous pourrez trouver cet échange en suivant le lien ici
Après RESF, le Secours Catholique de Brioude est intervenu en présentant deux témoignages de femmes réfugiées, elles-mêmes bénévoles aujourd’hui, suivis par deux slams "Je suis courage" et "Les mots ont un pouvoir", textes issus d'ateliers d’écriture.
La soirée s’est terminée sur la chanson "le Pieu" reprise en chœur par toute l’assemblée.
Et au moment de conclure la soirée, un demandeur d'asile afghan a demandé à monter sur scène pour lire un poème.
Devant le public attentif de la salle redevenue silencieuse, M.S. a lu un poème en pachtou.
La sonorité, le rythme de ces mots exprimés dans une langue inconnue d'une grande partie du public ont eu un effet magique. Comment des mots dits par un humain pouvaient avoir une telle musicalité?
Quand le lendemain, nous lui avons demandé de qui était ce poème, il nous a répondu simplement:
"De moi. J'écris souvent des poèmes."
Quelques réactions de participants :
Cette année la représentation était différente puisqu'elle était un peu plus axée sur les associations solidaires et l'intervention des militants mais avec moins de représentation de la part des "bénéficiaires" de ces mêmes associations. J'ai entendu plusieurs fois qu'il ne fallait d'ailleurs pas dire bénéficiaire puisque les militants comme tous les autres membres de ces associations s'apportent mutuellement.
À côté un appel assez fort pour participer et adhérer a été lancé par l'ensemble des associations présentes que ce soit par les actions, la présence ou l'apport financier.
Personnellement ça m'a encore plus donné envie d'entrer dans ce grand mouvement solidaire. »
Jean-Pierre D.
Je mesure le temps de travail de chacun pour préparer cet évènement, un travail de groupe magnifique, où chacun a donné au mieux ; Anne-Lena a été une chef d'orchestre au top ! quel boulot pour organiser tout cela !
J’ai oublié du monde dans mon envoi, vous pouvez leur faire savoir si vous voulez, car tous les participants ont assuré avec brio: au final une soirée millimétrée, fluide, imaginative, vivante, harmonieuse, humaine qui nous a rempli de positif ! et ça fait un bien immense. Nos amis présents ont aussi été grandement impressionnés et heureux.
Les présences, les participations, et les paroles des jeunes — et moins jeunes — migrant.e.s étaient très fortes, un grand bravo à eux !
Voir aussi ce mélange d'interventions venues de divers horizons avec les différentes associations ou personnes, c'était particulièrement émouvant ; voilà un édifice où chacun apporte sa pierre pour faire du commun, et du beau commun. Avec leurs diversités, les associations sont toutes dans le même élan d'humanité et de fraternité dont nous avons impérativement besoin pour nous nourrir. Ça donne de l'espoir, ça fait du bien !
Alors merci d'avoir permis cette expression si indispensable en ces moments dramatiques et périlleux que nous vivons ! On ne lâche rien, jamais ! »
Christine C.
Leurs interventions étaient si parlantes... Les idées reçues ! Ah ! Tout le monde devrait assister au moins une fois à un événement comme celui-ci... Des appels au bénévolat ont été lancés, il n'y a plus qu'à ! “
Laurence
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Ci-dessous la vidéo de Télé-Regain
Soirée de Festisol. La Loco se mobilise pour que ce ne soit pas la dernière!
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